Billetterie, Joconde et nouvelle entrée : voici le nouveau Louvre

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Qu’on soit amateur d’art, touriste pressé ou simple curieux, visiter le Louvre est souvent un moment attendu, presque central, d’un séjour à Paris. Mais aussi parfois redouté, tant l’organisation peut devenir un casse-tête. Le 28 janvier 2025, Emmanuel Macron a fait plusieurs annonces majeures concernant le musée le plus visité au monde, suscitant de nombreuses interrogations parmi le public. Derrière les discours officiels, qu’est-ce que tout cela implique concrètement pour vous, futur visiteur ? Quelles seront les nouveautés en matière de billetterie, de parcours de visite, d’accès ou encore de services ? C’est ce que nous allons décrypter.

Un musée populaire… à restaurer

Ces dernières années, le Louvre est régulièrement sous le feu des projecteurs. Avec un nombre de visiteurs annuels qui dépasse parfois les neuf millions, il fait face à un double défi : accueillir convenablement un public toujours plus international, tout en préservant un patrimoine historique et artistique colossal.

Des problèmes de vétusté ont été signalés à de nombreuses reprises, notamment en ce qui concerne la climatisation, la sécurité et l’état de certaines salles. C’est dans ce contexte qu’Emmanuel Macron est intervenu : l’objectif affiché consiste à moderniser l’accueil, à renforcer la sécurité et à améliorer la circulation des visiteurs.

Le président français a principalement détaillé des axes de réflexion, et il est encore trop tôt pour savoir quelles mesures entreront réellement en vigueur dans un futur proche. Autrement dit, il ne s’agit pas d’un plan de rénovation clé en main, mais plutôt d’un éventail de propositions qui devront être évaluées techniquement et financièrement. Avec un calendrier, malgré tout.

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Vers une nouvelle entrée au Louvre

L’image de la pyramide, conçue par Ieoh Ming Pei, est indissociable du Louvre depuis son inauguration. Pourtant, l’affluence considérable aux heures de pointe, conjuguée aux contrôles de sécurité, aboutit régulièrement à des encombrements et à de longues files d’attente.

L’idée d’ajouter une seconde entrée a ainsi été évoquée. Des études explorent la possibilité de créer ou de rénover un autre accès, sur la façade orientale du musée, au niveau de la colonnade de Perrault. Ce projet, qui inclura un concours d’architecture, devrait être inauguré d’ici à 2031 et sera entièrement financé par les ressources propres du musée, sans coût pour le contribuable. C’est en tout cas ce que souhaite Emmanuel Macron.

La Joconde déplacée

Pour les amateurs d’art qui rêvent d’approcher le sourire énigmatique de La Joconde, un autre changement de taille est à prévoir : le chef d’Etat français a annoncé le déplacement de l’œuvre de Léonard de Vinci vers un espace d’exposition dédié, sous la cour Carré.

Cette zone autonome aura son propre mode d’accès, dissocié du reste du musée, mais aussi son propre billet. L’objectif est clair : réguler le flux constant de visiteurs et permettre une meilleure préservation du tableau iconique. Les organisateurs espèrent ainsi offrir aux visiteurs une rencontre plus intime avec la célèbre Mona Lisa, libérée de l’engorgement habituel des salles phares du Louvre.

Une tarification différenciée qui fait débat

La question des tarifs a également été abordée. Afin de contribuer au financement des futures rénovations, Emmanuel Macron a demandé à la ministre de la Culture d’élaborer une « tarification différenciée ».

Autrement dit, les visiteurs étrangers provenant de pays non membres de l’Union européenne verront leur billet d’entrée majoré à partir du 1er janvier 2026. Ce qui n’est pas sans faire grincer les dents de celles et ceux qui défendent un juste axé pour tous à la culture en France.

La tarification différenciée n’est pourtant pas une nouveauté pour de nombreux musées et sites touristiques internationaux. Par exemple, le Metropolitan Museum de New York a abandonné son système de contribution volontaire en 2019 pour adopter un tarif fixe de 30 dollars. Cependant, les résidents de New York ainsi que les étudiants du Connecticut et du New Jersey peuvent toujours bénéficier d’un accès à prix libre, illustrant ainsi une forme de tarification différenciée. A Pékin, l’accès à la Cité interdite est gratuit pour les Chinois, mais les étrangers doivent débourser environ 10 euros.

Son introduction au Louvre représenterait tout de même une première en France. D’autres sites touristiques majeurs comme le Mont-Saint-Michel, l’Arc de Triomphe, ou la Sainte-Chapelle pourraient également envisager cette mesure à l’avenir. Les musées ont compris qu’en général, plus les touristes viennent de loin, moins ils sont sensibles aux prix d’entrée. Cette logique économique pourrait donc justifier l’augmentation prévue des tarifs pour les visiteurs non européens au Louvre.

Un budget à la hauteur des enjeux

Le budget ainsi réuni sera principalement alloué à deux grands chantiers. D’une part, la nouvelle entrée et ses espaces associés représentent environ 400 millions d’euros. D’autre part, la remise à niveau des installations techniques et la modernisation des infrastructures coûteront de 300 à 400 millions supplémentaires. Au-delà de ces chiffres, le musée souhaite stabiliser sa fréquentation à près de douze millions de visiteurs annuels, preuve de la confiance accordée à ce projet d’ampleur.

Pour préparer votre prochaine visite, il sera donc indispensable de prendre en compte ces transformations à venir. À court terme, l’accès à la Pyramide ne disparaît pas, mais il faut s’attendre à d’éventuels travaux qui pourraient temporairement modifier les parcours. À plus long terme, l’orientation au sein du musée, les files d’attente et les réservations se verront sans doute impactées par l’ouverture de la nouvelle entrée. Quant à l’achat de billets, restez attentifs aux annonces tarifaires, particulièrement si vous voyagez en famille ou si vous accompagnez des proches étrangers non européens.