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Si vous allez à Venise, vous ne devriez plus voir ces (immondes) paquebots croiser dans la lagune. Ces bateaux, aux dimensions hors normes et accusés de mettre en péril le centre historique de Venise classé au patrimoine de l’Unesco, vont en être bannis à compter du 1er août 2021 : ils ne pourront plus pénétrer dans le bassin de Saint-Marc, le canal de la Giudecca et le canal de Saint-Marc. Il s’agit d’une décision gouvernementale.
C’est une victoire pour les défenseurs de l’environnement, mais aussi du patrimoine. En effet, depuis des années, ces derniers accusaient ces géants de mers de participer à l’érosion des fondations de la cité, par les grosses vagues qu’ils engendrent sur leur passage. Le Premier ministre italien, Mario Draghi, s’est félicité de cette décision, soulignant « une étape importante pour la préservation de la lagune vénitienne ». Désormais, ces paquebots, qui déversent chaque année des millions de visiteurs dans la Sérénissime, devront s’amarrer au port industriel de Marghera, qui sera pour l’occasion réaménagé. Ce port se situe à l’ouest de Venise, sur le continent.
La patrimoine de Venise en péril ?
L’intervention du gouvernement italien était très attendue, car la ville risque une inscription sur la liste du patrimoine en péril de l’Unesco. Si celle-ci peut permettre de débloquer un fonds d’urgence, et de mobiliser les forces pour la préservation des lieux, c’est aussi une marque bien peu glorieuse pour les autorités locales. D’ailleurs, la décision italienne a été saluée par la directrice de l’Unesco, Audrey Azoulay, qui a indiqué que celle-ci était « une très bonne nouvelle et une étape importante qui contribue de manière significative à la sauvegarde de ce site patrimonial unique ».
Mais le problème ne se cantonne pas à Venise. D’autres cités balnéaires, au patrimoine architectural fragile, sont concernées. Il y a tout juste deux ans, les autorités portuaires de Venise avaient lancé un appel aux autres villes du pourtour méditerranéen, prisées aussi des croisiéristes, pour qu’une action collective soit entreprise. Appel auquel avaient répondu Marseille, Parme ou encore Barcelone, preuve que la prise de conscience est européenne. (Photo : Sarah Lötscher / Pixabay)